Découvrez les deux fondateurs de l'Association et leurs parcours

Originaire de Recife et profondément attaché à sa communauté, le président Michewton Frutuoso est un professionnel de l'informatique installé en France depuis 2017. Son parcours est marqué par le courage, la résilience et un profond sens de la solidarité. Il est arrivé en France avec le rêve d’intégrer la Légion Etrangère. Après deux tentatives infructueuses, il a choisi de rester et d’affronter, comme tant d’autres immigrés, les défis d’une régularisation dans un pays inconnu.

C’est à travers les difficultés qu’il a lui-même traversées — la solitude, le choc culturel, les démarches administratives complexes — qu’est née en lui l’envie d’aider d’autres Brésiliens confrontés aux mêmes épreuves. Il a alors créé des communautés sur les réseaux sociaux, rapidement devenues des espaces de référence pour celles et ceux en quête d’information, de soutien et d’écoute bienveillante. Aujourd’hui, ces groupes rassemblent plus de 72 000 membres.

Face à cette croissance et à l’impact de cette initiative, Michewton a compris qu’il fallait aller plus loin : structurer ce travail sous la forme d’une association dédiée à l’accueil, à la défense des droits et à l’intégration des Brésiliens en France. Aux côtés de son amie et partenaire de lutte, l’avocate Priscila Jourde, il a cofondé l’Association Brésiliens en France, en alliant expérience de terrain, écoute active et volonté sincère de transformation sociale.

En tant que président de l’association, Michewton reste guidé par les valeurs qui l’ont toujours animé : l’empathie, la responsabilité et l’engagement pour la dignité des personnes immigrées. Son parcours, fait d’épreuves mais aussi de rencontres marquantes, est devenu une véritable mission de vie : bâtir des ponts, ouvrir des chemins et faire en sorte que plus personne ne traverse seul les épreuves qu’il a connues.

Avocate de formation et de cœur, Priscila Jourde cumule plus de 13 ans d’expérience dans le domaine juridique. Engagée dès ses débuts au Brésil dans des causes sociales et professionnelles, elle a sillonné l’État du Paraná aux côtés de juristes de renom, œuvrant pour la valorisation de la profession d’avocat et pour la construction d’une société plus juste et plus équitable.

Mais, comme tant d’histoires humaines, la sienne a connu un tournant. Une perte personnelle profonde a plongé Priscila dans une période de douleur intense, marquée par la dépression. C’est dans cette obscurité qu’elle a décidé de tout quitter pour se réinventer ailleurs. Inspirée par le célèbre refrain de Zeca Pagodinho — “Deixa a vida me levar...” —, elle a choisi de tenter l'aventure en France.

Loin de ses repères, elle a su transformer les incertitudes en opportunités. Elle a intégré des institutions prestigieuses, telles que l’Université Panthéon-Assas et l’Université Toulouse Capitole, se spécialisant en droit civil, droit des affaires et droit des entreprises. Elle a également eu l'opportunité de devenir Directrice des relations institutionnelles dans une autre association, ce qui l'a rendu passionné par la vie associative. Son parcours l’a menée au Sénat, à l’Ambassade, et l’a mise en contact avec des personnalités influentes du monde juridique et politique français.

Mais au milieu de ces succès, une voix intérieure persistait : celle du manque, de la langue maternelle, du sentiment d’appartenance. Vivre en français, penser en français, aimer en français... mais ressentir en portugais. C’est ce tiraillement identitaire qui l’a poussée à chercher une reconnection avec ses racines.

C’est ainsi qu’elle a rencontré la communauté des Brésiliens en France, fondée par Michewton Frutuoso. D’abord simple participante dans les groupes WhatsApp, elle a commencé à apporter ses connaissances juridiques et administratives aux membres, avec une écoute attentive et bienveillante. Chaque mot échangé en portugais devenait un pont vers elle-même, une manière de se guérir en aidant.

De modératrice active, elle est rapidement devenue une partenaire clé. Ensemble, elle et Frutuoso ont décidé de structurer ce travail solidaire en créant une association : un espace d’accueil, de soutien et de valorisation pour les Brésiliens vivant en France. C’est ainsi qu’elle est devenue co-présidente de l’Association Brésiliens en France, qu’elle guide aujourd’hui avec passion et engagement.

L’Association est née d’une douleur intime, mais aussi d’une espérance partagée. Car être immigrant, c’est un acte de bravoure — et personne ne devrait l’affronter seul.

Priscila met aujourd’hui son expertise juridique, son réseau et sa sensibilité au service de cette mission collective, convaincue que c’est ensemble que l’on est plus fort.